Un des auteurs de SF préféré des Français
Alfred Elton Van Vogt est né le 26 Avril 1912 à Manitoba, dans les environs de Winnipeg, au Canada. Il passe son enfance, jusqu’à l’âge de 10 ans, dans la petite ville de Neville au Saskatchewan, où il rencontre peu de monde et dont l’activité principale est orientée sur l’agriculture. Ses parents, originaires des Pays-Bas, privilégient leur langue d’origine au sein de la famille (3 frères et 1 sœur), renforçant l’isolement de Van Vogt qui trouva dans la lecture un refuge.
A l’âge de 17 ans, les temps de crise de 1929 conduit Van Vogt à entrer dans la vie active. Il exercera divers métiers comme conducteur de camion, ouvrier agricole ou employé au recensement. Il participe, au début des années 30, à des concours littéraires et certains de ses récits sont quelquefois publiés. Mais Van Vogt fait ses vrais débuts d’auteur de SF en 1939, dans la revue "Astounding Stories" de John W. Campbell, avec son récit "Black Destroyer" qui rencontra un fort succès, mettant en scène une race d'extra-terrestre intelligent, vorace et cruel, inspirant plus tard le film Alien. On retrouvera d’ailleurs cet épisode dans son roman La faune de l'espace. Il devient, alors, l'un des piliers des pulps de l’époque aux côtés Isaac Asimov et de Robert A. Heinlein. La même année, il épouse E. Mayne Hull, avec qui il écrira plusieurs textes. En 1944, ils déménagèrent à Los Angeles aux Etats-Unis.
Le meilleure de la production de Van Vogt remonte à l’âge d’or de la SF Américaine, entre 1940 et 1950. Ses oeuvres les plus connues sont Le monde des non-A de 1945, devenue culte aujourd’hui, La faune de l'espace de 1950, l’archétype de l'aventure spatiale en équipage et A la poursuite des Slans de 1946 dont le thème de la chasse aux mutants est aussi devenu un classique de la SF.
Bien que ses récits soient particulièrement bien écrits avec une trame très soignée et un style classique, sa manie du recollage de nouvelles (une technique appelée "fix-up novel") donne souvent des romans confus à la construction maladroite mais néanmoins faciles à lire et leur succès commercial dans les années 50 en est probablement la meilleure preuve. Van Vogt est l'un des auteurs de SF américains parmi les plus connus en France dans les années 70, traduit par un Boris Vian enthousiaste et servant d'auteur phare à la collection "J'ai Lu" nouvellement créée sous la direction de Jacques Sadoul.
En 1950, sa femme arrête d'écrire et convainc le couple d’adhérer à la dianétique de L.Ron Hubbard. Pendant une dizaine d'année, Van Vogt devient le responsable de la section de Californie mais refusera, par la suite, les dérives sectaires de l'église de scientologie qui s'en suivront.
Van Vogt restera silencieux jusqu’aux années 60 et, sous l’influence de Frederik Pohl, se remettra à écrire avec énergie, sans pour autant retrouver la qualité de ses premières productions. Sa femme décède en 1975 et il se remariera, quatre ans plus tard, avec Lydia I. Brayman.
En 1996, il est nommé Grand Maître de la "Science Fiction and Fantasy Writers of America" (SFWA). La même année, il reçoit un prix spécial lors de la convention mondiale de SF en Californie pour ses 6 décennies passées au sein de l'age d'or de la SF. Un troisième honneur l'attendra au sein du "Science Fiction and Fantasy Hall of Fame". Atteint de la maladie d'Alzheimer, Van Vogt décède le 26 janvier 2000 des suites d'une pneumonie, à l'âge de 87 ans.